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La mort de mon père à Guise le 2 avril 1946

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Le fort de Guise que l’on voit depuis la maison de ma grand-mère

Durant le temps de leur séparation alors que mon père est revenu à Lille avec mon frère Daniel, un jour ma mère m’emmène voir Papa à l’hôpital. Il est alors nommé médecin chef de la police à Lille mais la maladie l’a suivie. Les reins sont touchés et il est couché dans un lit blanc immaculé. Surtout, il est barbu. Sa barbe est en partie grise. Je ne vois plus son visage. Ce visage doux et souriant quand il m’accompagnait chez le marchand de jouets de la rue Neuve et me disait : « Choisis ce que tu veux... ! »...

Là, il est allongé et ne parle presque pas. Je suis surpris de le voir ainsi, différent, lointain, intouchable...Ce n’est que plus tard que je comprends pourquoi on m’a emmené le voir. La seule photo de cette époque est celle qui a été prise dans la cour de la petite maison de Guise où sa mère vivait. Il a dû prévoir son départ car il est enterré dans le caveau familial du cimetière de cette petite ville de Guise dans l’Aisne, à côté de son père.