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Cette maison blanche me fait alors l’effet d’un palais luxueux de Washington, comparable à ceux que je contemple dans les photos que le centre culturel américain me donne généreusement, alors qu’elle est toute simple. Ce n’est qu’une maison bourgeoise du grand boulevard où la bonne société se doit d’habiter, avec un escalier central et deux fenêtres de part et d’autre de la porte d’entrée. Elle possède un étage et un toit de tuiles rouges qu’on ne voit pas de la rue. Elle est pourtant mystérieuse car pleine de pièces inondées de soleil le soir.

Celui que j’appellerai désormais papa et plus tard Ati est grand, assez mince, et porte une belle moustache à la Douglas Fairbanks. Il a les cheveux châtains en demi-brosse et une voix douce. Il a des yeux bleu clair et 7 ans de moins que Maman. Lui aussi est médecin et a rencontré Maman alors qu’il soignait des curistes à Bagnoles de l’Orne. Maman était en cure. Plus tard j’irai en été dans cette station thermale de Normandie pour rencontrer Maman encore curiste et papa. J’y découvrirai un décor d’opérette, un lac minuscule et l’ambiance des « Cloches de Corneville. »

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Bagnoles de l’Orne