… grandes salles. Il y a des pions qui surveillent en marchant le long des allées. Les épreuves durent plusieurs heures. Je n’ai ni l’impression d’avoir réussi ni raté. Je suis à vrai dire très peu concerné. Seul le bac est important. Quelques temps plus tard le proviseur du lycée vient dans la classe de français et annonce que je suis le second sur tout Lille. Je suis totalement surpris. Combien y avait-il de candidats ? Je ne sais pas mais le premier est un camarade de ma classe. Il s’appelle Jacques Delattre et plus tard, ce garçon brun et rieur est devenu médecin. Nous avons reçu tous deux un beau livre pour nous encourager à poursuivre nos études. J’en conclus que je dois continuer à travailler. Il faut me sortir de la maison le plus vite possible. Être libre !
1954 - Mon frère Daniel s’engage dans la Marine Nationale
Mon héros de toujours, mon frère Daniel, à l’issue des années de lycée, ne voulant à aucun prix faire des études à Lille décide de s’engager dans la Marine Nationale pour cinq années. Il veut embrasser une carrière commerciale dans un secteur d’avenir : l’électronique.
Pépé Dumoutier précise que si on veut vendre un produit, il faut le connaître. Il va donc apprendre l’électronique dans le seul endroit qui dispense à l’époque une formation spécialisée : l’Armée. Comme il doit faire son service mili- taire, cet engagement lui permet aussi d’apprendre un métier. Il va devenir radariste. Et il faut dire aussi que la Marine a de beaux uniformes ! En décembre 1954 il intègre l’école de Hourtin en Gironde puis part en janvier 1955 à Rochefort. C’est la photo où il est très beau et très fier. Il a un succès fou auprès de nos cousines qui caressent avec un respect frôlant la vénération son « bachi », car la tradition veut que le pompon rouge qui garnit le sommet du béret de marin porte bonheur.