Bref, je dis tout à mon grand-père qui m’écoute et me demande parfois de venir dans son bureau où il me parle d’affaires, d’entreprises, de bourse. Alors que je me confie très peu à mes parents et parfois à mon frère, je discute souvent avec lui et lui pose toutes les questions qui me préoccupent. Il est mon guide spirituel et une sorte de confesseur. Je le révère.
Attentif à mes études, il me regarde parfois d’un air un peu sévère mais avec un demi sourire et il me demande : « Alors mon gaillard, comment vont les études ? » ... Je sais alors qu’il faut que je lui dise mes résultats scolaires et je glisse sur les notes de mathématiques pour mettre en avant celles de français, de latin ou d’anglais et surtout d’histoire et de géographie où je suis souvent premier. Il ne manque jamais de souligner l’im- portance des mathématiques car il est ingénieur de formation mais je n’ai pas grand plaisir à lui annoncer les piètres notes que je collectionne invariablement en algèbre. Pour situer mes magnifiques exploits je crois que l’asymptote est atteinte en seconde C où je peux aligner mes notes - au premier trimestre 1⁄4 sur 20, au second trimestre 1⁄2 sur 20 et au troisième 1 sur 20. Le professeur de mathématiques a mis comme commentaire sur le carnet de fin d’année, avec un humour indéniable : en constant progrès !
C’est ainsi que je décide d’obvier et que ma première est accomplie en section B soit une année de formation à dominante littéraire mais a contrario je finis ma scolarité en Sciences Ex car j’aime bien la chimie et la physique. Allez comprendre pourquoi plus tard je suivrai une carrière de financier et que je dirigerai des polytechniciens qui ne découvriront jamais mon incompétence crasse en mathématiques...