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Il est deux heures, parfois un peu plus tard et le bois est bien loin. Il faut compter environ trois kilomètres depuis la rue Édouard Delesalle, plusieurs rues à traverser puis le grand boulevard de la Liberté à parcourir tout du long, faire le tour du jardin des enfants et revenir avant 14h45 car je dois me changer dans la cave puis aller au cinéma pour la séance qui débute à l’heure sans appel. On n’a pas le droit d’empiéter sur la séance suivante, dès que la lumière se rallume on est prié de déguer- pir. Et alors, Gary Cooper dans Le train sifflera trois fois et les Indiens qui dansent avec les scalps autour de la blonde effrayée attachée au poteau de couleurs ? Et Sitting Bull ? Tout cela est envolé ? Je ne verrai plus mes idoles ? C’est une catastrophe !

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La phase préparatoire

Mais attention je gère... Je sais y faire et au fur et à mesure des jeudis je peaufine mon parcours et la méthode ressemble à celle des coureurs des 24 heures du Mans. Six kilomètres et je suis réglo, je ne vais pas filouter. De toute façon Maman m’a dit qu’elle parle aux commerçants et aux voisins et demande si…