…à ses héros victorieux, Hitler met en place un système efficace de contrôle d’opinion et de conditionnement de la foule, proche de la folie collective. Les manifestations orchestrées par le régime, où le Führer parle pendant plusieurs heures, rassemblent plus de 500 000 personnes. Une réelle mise en scène, mêlant le gigantisme ostentatoire, l’émotion fanatique et l’hallucination populaire, montre avec faste, de nuit comme de jour, la puissance déterminée d’une Allemagne nouvelle et vindicative. Ces rassemblements deviennent l’apanage et l’un des instruments redoutables de la propagande nazie. La technique est d’ailleurs d’autant plus efficace que, selon mon directeur de thèse en sociologie, Raymond Aron : “ à partir de 50 personnes, la foule a 12 ans d’âge mental.”
Les effets
Le procès de Nuremberg a le mérite de créer un nouveau crime : celui perpétré contre l’humanité et si on y juge 24 responsables (il y en avait bien davantage mais ils avaient fui ou étaient morts), 12 d’entre eux sont pendus deux semaines plus tard après le verdict, le 15 octobre 1946. Sauf Hermann Göring, le second dignitaire du régime après Hitler, qui se suicide juste la veille de la sentence. Son visage, horriblement déformé par le poison, fait dans une grimace un dernier clin d’œil ironique et méprisant à l’Histoire !
Rudolf Hess
Je note ici un deuxième signe : en 1964, on inverse le 4 et le 6 de 1946. Or il se trouve qu’en 1964, je suis officier de l’armée française affecté à Berlin dans les services spéciaux. Parmi les douze condamnés nazis épargnés, il reste un seul survivant détenu à Berlin : Rudolf Hess. Ce dignitaire est ancien et premier compagnon d’Hitler depuis 1920, il est surtout à l’origine…