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LETTRE A ALEXANDRA-PARTIE 1

Le 1er octobre 2013

Ma grande fille chérie,

Tu m’as demandé, dimanche dernier alors que ton fils Adrien venait de briller en jouant au polo à Chantilly, ce qu’était la vie et comment on sortait de la douleur et de la tristesse ?

Je voulais t’écrire une longue lettre. D’ailleurs il n’est pas impossible que je te l’écrive cette lettre - testament, mais aujourd’hui j’ai pensé qu’il était préférable que je fasse comme mon frère quand, à 18 ans, je lui posai cette question alors qu’il était engagé dans la Marine en tant que radariste et que je me heurtais à mon beau père Ati que tu as bien connu. Il ne m’a rien dit, il m’a regardé et répondu : Regarde-moi faire. Et je crois que la bonne solution est d’étudier les autres et choisir la voie qu’ils suivent en l’adaptant à ses possibilités et à ses désirs.

Proust dit qu’il y a plus à comprendre entre ses lignes que dans les mots qu’il écrit. Je pense que les actes des hommes sont de cette eau. Il y a davantage à comprendre à les voir agir qu’à les écouter.

Tu as la chance d’avoir une passion : ton métier de vétérinaire. Comme moi qui suis né artiste et ai pu avoir la chance d’exercer ma passion. C’est une grâce du ciel car nous savons pourquoi nous sommes nés et nous n’avons qu’à suivre notre inclination qui nous conduit certes parfois à l’insatisfaction, mais aussi à accepter l’existence, ses joies et ses peines.

D’autres cherchent toute leur vie pourquoi ils sont nés et à quoi ils servent... Plaignons-les et aidons-les.