Le Mont-Saint-Michel et la Merveille
C’est au cours de cet été que j’ai ma première émotion à la fois esthétique et religieuse, dans une église gothique. Mon grand-père a décidé d’aller voir le Mont-Saint-Michel en famille. La visite de la « Merveille » avec le cloître majestueux donnant sur l'immensité du ciel me marque à jamais. Lorsque je découvre l'ensemble clos au sommet de la colline sanctifiée, je ne peux qu'imaginer les moines encapuchonnés marchant en paix et s'arrêtant parfois dans la lumière du jusant. Par l'ouverture sur le large ils regardent la baie déserte jusqu'à l'horizon sous la clarté du soir. Puis ils repartent, isolés dans leurs pensées et vont tourner lentement dans l'espace sacré aux colonnettes élégantes.
Le cloitre
Le grand silence n’est troublé que par les cris des mouettes et le souffle continu et frais du vent d’ouest. Leurs silhouettes sombres se prolongent dans la sérénité des jours tranquilles et infiniment semblables. Comme attiré par le vide, j’ai envie d’entrer pour toujours dans ce monde éternel et mystique.
Ensuite c’est la visite dans la salle des copistes ! Je me sou- viens du guide nous précisant que les moines font tenir les cou- leurs de leurs enluminures sur les parchemins avec le cérumen…