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…deux kilos, il n’a pas encore atteint son poids record, mais il passe allègrement les 90 kilos. Maman ne veut pas que nous souffrions de la faim et se trouve très heureuse de nous voir manger de bon appétit. Elle aime les petits plats et la pâtisse- rie et elle ne cuisine qu’au beurre, à la normande. Quant à la crème fraîche non allégée, (la version sans calories n’existe pas encore), elle est présente dans la soupe, les sauces, les desserts et partout où il est possible d’en rajouter pour « arrondir » les plats. Bref, à partir de mes 10 ans je ressemble à une véritable bonbonne ! Je ne marche pas, je roule.

Ma communion solennelle en 1950

Il existe une photo qui réjouit chaque fois mes enfants et tous ceux qui la regardent. Elle est ma hantise et pourtant je l’aime bien car elle m’amuse. Nous sommes le jour de ma communion solennelle, célébrée le 4 juin 1950 au milieu du siècle et considérée comme la date historique d’une grande année mariale !

Faire sa communion à l’époque c’est, pour les filles, porter une robe de mariée miniature et pour les garçons, un costume avec des pantalons longs. Finies les culottes courtes. Pour la bienséance le costume est bleu marine ou gris foncé, avec cravate sombre et brassard blanc au bras gauche agrémenté d’une sorte de papillon au sommet et d’un tombé orné de fils torsadés. Maman qui a un goût parfait pour s’habiller trouve que le gris ou le bleu marine sont lugubres. Aussi a-t-elle déniché chez un commerçant adepte du terrain de Saint Andrews des années 30, ou atteint de tintinomania aigüe, ou encore prévoyant un prochain bal masqué déjanté, un costume pied de poule rouille incroyable (probablement le seul que le commerçant avait soigneusement caché sur un portant oublié). Cet ensemble comporte une veste assez longue et un pantalon golf plutôt ample.