Les Guise et la situation en 1588
Henri de Guise (1549-1588), dit “le Balafré”, est le plus célèbre duc porteur du nom de Guise (qui se prononce guise : le gué de l’Oise). A l’âge de trente-neuf ans, il est l’un des meilleurs chefs de guerre du parti catholique et a gagné de nombreuses batailles contre les huguenots. Mais il est aussi aidé par son frère Louis, archevêque et cardinal, pour agir en tant que chef de la Ligue, mouvement catholique extrémiste et populaire dont l’intelligence avec la couronne d’Espagne qui le finance, est connue. Or, le roi Henri III, assez impopulaire, a perdu son frère François en 1584 et il n’a pas d’enfant. Il n’y a plus de Valois après lui.
Mis en difficulté, le roi a dû réunir les états généraux à Blois parce que Paris lui est hostile, mais la majorité est catholique. Que faire pour maintenir la paix ? Cet assassinat du Duc de Guise fomenté par le roi se révèle être surtout politique, d’au- tant plus que le roi n’aime pas Henri de Guise. Les deux frères Guise sont les grands défenseurs du catholicisme au moment où la France se déchire encore autour des cultes protestants ou catholiques. Les frères Guise sont soupçonnés de menacer la royauté et le dernier Valois, pour prendre le pouvoir. Henri III qui a 37 ans, veut, au contraire maintenir la paix et éviter de nouveaux bains de sang entre protestants et catholiques. Car si les puissants sont lucides et manipulateurs, le peuple est leur bras armé. Le peuple suit ses guides, qu’ils soient prêtres ou pasteurs et les homélies ou les prêches peuvent transformer une opinion en émeute et une émeute en bain de sang. Le roi pense que Henri de Navarre, le premier Bourbon, le futur Henri IV dont la foi suit les aléas de la politique et, ses possibilités de devenir le futur roi de France peut lui permettre d’être l’homme de la réconciliation. N’a-t-il pas affirmé, pour conquérir Paris alors qu’il était protestant et devait se convertir, “Paris vaut bien une messe !”.