L’assassinat des Guise
Le 23 décembre 1588, c’est un véritable coup de force, un guet-apens, que le roi a concocté avec préméditation et cruauté. Il va se tenir dans le château de Blois refait à neuf par Louis XII et François 1er, et qu’occupe le roi. Henri de Guise, grand séducteur, a passé la nuit en galante compagnie, probablement avec la belle Madame de Sauves avec qui il a diné, et pense que le roi, son cousin, qui l’a convoqué à huit heures du matin, la veille de Noël, veut le récompenser et lui faire plaisir. Deux jours plus tôt, devant Catherine de Médicis, les deux Henri s’embrassaient et échangeaient des dragées - car à l’époque on avait sur soi un drageoir, et il était de bon ton de s’offrir une dragée quand on se rencontrait.
Faisant près de 2 mètres, d’une force herculéenne et excellent bretteur, le duc de Guise est un guerrier redoutable et puissant. Vouloir le tuer tient de la prouesse ou de l’inconscience. Le roi a prévu vingt spadassins sur les quarante-cinq de sa garde, pour tuer le duc. Bien qu’il ait été pré- venu par son épouse Catherine de Clèves, et que depuis plu- sieurs mois des menaces de mort lui sont transmises par des proches, le duc est confiant puisque c’est la veille de Noël et le roi va probablement le nommer Connétable de France. Il a rendez-vous dans le « cabinet vieux », séparé de la chambre du roi par un couloir.
C’est là que l’histoire devient mystérieuse.
Deux versions des faits sont soutenues par différents auteurs spécialisés mais j’ai pu aller à Blois visiter le château et j’ai pu voir ce que l’on dit être les lieux de l’assassinat.
Voici la première version officielle.
Le duc pénètre dans la chambre du roi et les hommes présents le saluent. Il se dirige vers la gauche et veut entrer dans le couloir qui précède le cabinet. Lorsqu’il ouvre la porte, Henri…