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Il en est différemment quand on s’attache à comprendre les rescapés de la Shoah. La plupart naissent après le retour des camps. On parle alors de résilience. Mais certains ne peuvent pas accepter l’horreur de l’épreuve et c’est ce que j’ai pu entendre de la bouche de ceux qui n’ont pas su revenir ou pardonner. Les écrivains déportés, Robert Antelme ou Primo Levi l’expliquent parfaitement. Certains même ne peuvent que se suicider. En revanche si Monsieur Gabriel Bénichou, le personnage merveilleux de mon dernier entretien n’avait pas rencontré l’amour d’une femme, il n’aurait pas supporté le retour des camps (cf les rescapesdelashoh.org).

Maman devient infirmière de la police

Mon père étant décédé, ma mère, veuve du médecin chef de la police de Lille, obtient le poste d’infirmière dans le même service. Elle travaille boulevard de la Liberté et je vais le jeudi, déjeuner avec elle au moment de sa pause. J’aime cet endroit où il y a une grande cour réservée aux véhicules offi- ciels et, je retrouve l’atmosphère protectrice des lieux, quand je venais parfois avec mon père. Je me sens en sécurité dans ce parking sérieux et austère et je joue seul. Je rêve beaucoup aussi.

La Suisse et autres découvertes

Le gouvernement suisse suivant l’article premier de l’UNESCO énonçant que “les guerres naissent dans l’esprit des hommes”, décide que former l’éducation des jeunes pour enrayer cette spirale négative est nécessaire et indispensable. Il veut faire se rencontrer des jeunes enfants des pays qui se sont battus pendant des siècles, pour qu’ils comprennent que jouer, parler et chanter ensemble, est plus important que de se battre !

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