Le voyant
“Arthur Rimbaud montre parfaitement le chemin de ce type d’existence fracassée. Avant le viol collectif à la caserne de la rue de Babylone que décrit si bien le poème Le cœur supplicié, qui accompagne la fameuse lettre de mai 1871 à son professeur Monsieur Isambart, Arthur Rimbaud écrit certes, mais il n’est pas encore un Voyant ! Après les Illuminations, à la suite des coups de feu de Verlaine à Bruxelles, il n’est plus LE poète. Après de multiples voyages, il est devenu trafiquant d’armes dans le Harrar. Cela montre bien que ce n’est pas pour autant que cette survie manque d’intérêt. On n’existe pas de la même façon, on est différent, le vrai « soi » s'en va. On attend. On fait autre chose...”.
Gabriel Benichou
L’arbre d’aimer, Gabriel Benichou
Série « rescapés de la Shoah », huile et sables sur toile 120 x 90 cm