PAGE 196

… quinze ans de plus que lui, mais il était à la fois flatté et gêné de l’avoir pour maîtresse. Bien que pudique, il m’avait mis dans la confidence. Alors que je n’avais aucune petite amie, j’étais surpris par cette liaison insolite et un peu envieux de son sort particulier et confortable. Après une longue réflexion, un beau soir il décida de ne plus s’arrêter chez elle car le mari lui était très sympathique. Elle le menaça de se suicider mais n’en fit rien. Elle changea d’amant.

Mais une absurdité du système de l’Éducation Nationale, heureusement abandonné depuis, l’a véritablement éprouvé. Brillant élève, ayant eu un accessit en français au concours général, arrivé au bac première partie, malade, il a échoué à l’écrit sans rattrapage possible. Il a dû redoubler son année alors qu’il avait obtenu les félicitations du conseil de discipline aux trois trimestres. Impossible de transgresser à l’époque les fameuses épreuves du bac et les résultats scolaires n’ont pas suffi à défendre son dossier. Il est devenu professeur d’espagnol.

Marcel Caron

Le second de ces copains était Marcel Caron, un beau garçon blond bouclé, heureux de vivre. Il était surnommé Mac à cause de son patronyme, pour former Mac-Caron. Il est mort quelques années plus tard alors qu’il était étudiant en médecine, sur le grand boulevard dans un accident de voiture. Il avait réalisé son rêve, acheter une voiture de sport qui lui fut fatale.

Michel Serpaud

Le troisième était Michel Serpaud. Taciturne et réservé, il était marqué par une enfance douloureuse. Son père avait abandonné sa famille et sa mère avait beaucoup de peine à…