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Les années du Lycée Faidherbe : 1953-1957

De la troisième à la terminale j’ai peu de souvenirs. Je pense avoir été un bon élève glanant parfois au fil des trimestres les félicitations du conseil de discipline ou les encouragements, car j’aimais les études. J’y voyais un moyen d’oublier la solitude et d’apprendre, de découvrir, et je m’intéressais à tout.

Les copains

J’avais aussi le culte de l’amitié. J’avais trois amis proches et nous formions une petite bande.

Jean Claude Denis

D’abord il y avait Jean Claude Denis qui habitait vers Armentières. Ses parents étaient tous deux instituteurs et son père était devenu directeur de son école. Autant sa mère aux lunettes épaisses m’impressionnait, autant son père était affable et sympathique. Combien de fois avons-nous partagé sur les coups de onze heures, le pain, le pâté, le saucisson et la bière du traditionnel casse-croûte quand nous nous retrouvions ensemble à discuter ou à bricoler le jeudi matin, à trois, Jean Claude son père et moi... L’odeur du pain frais acheté à la boulangerie voisine et du pâté me poursuit encore.

Jean Claude possédait une mobylette. Par tous les temps il venait chaque matin au lycée et passait par Lambersart ou nous avons habité dès que je fus en 3ème. Nous avions rendez-vous et allions au lycée ensemble. Comme j’étais en vélo, je m’accrochais à lui et nous faisions des performances de vitesse. Ce que ses parents n’ont jamais su, c’est l’arrêt qu’il faisait sou- vent le soir sur la route du retour, chez la femme d’un ami de son père qui avait jeté son dévolu sur cet adolescent de seize ans aux cheveux bruns. Elle n’était pas très jolie et avait bien…