Une relation enregistrée du général Giap, le vainqueur de Diên Biên Phu, donne l’explication de la victoire hélas logique des forces du Vietminh sur les troupes françaises. Il s’agit de la mobilisation de tout un peuple qui bien dirigé, décide de vaincre en y mettant toute la volonté, le temps, l’énergie et le courage nécessaires pour réussir un pari au départ impossible.
Le général Giap, vainqueur de Diên Biên Phu, analyse ainsi les combats : “les militaires français, selon leur logique formelle, avaient raison. Nous étions si loin de nos bases, à 600 kilomètres. Ils étaient persuadés, forts de l’expérience des batailles précédentes, que nous ne pouvions pas ravitailler une armée sur un champ de bataille au-delà de 100 kilomètres et seulement pendant 20 jours. Or, nous avons ouvert des pistes, mobilisé 260 000 porteurs — nos pieds sont en fer, disaient-ils —, des milliers utilisant des vélos fabriqués à Saint-Étienne que nous avions bricolés pour pouvoir porter des charges de 250 kg. Pour l’état-major français, il était impossible que…