…nous puissions hisser de l’artillerie sur les hauteurs dominant la cuvette de Diên Biên Phu et tirer à vue. Or, nous avons démonté les canons pour les transporter pièce par pièce dans des caches creusées à flanc de montagne et à l’insu de l’ennemi. Navarre avait relevé que nous n’avions jamais combattu en plein jour et en rase campagne. Il avait raison. Mais nous avons creusé 45 km de tranchées et 450 km de sapes de communications qui, jour après jour, ont grignoté les mamelons. ”
L’héroïsme des troupes françaises
“Ce que la matière ne peut offrir, le courage le remplace.” Tout guerrier, quelle que soit la cause qu’il défend : Dieu, son pays, la veuve et l’orphelin, sa dame, son seigneur ou son honneur, garde, enfoui dans son cœur une certaine attirance secrète pour la mort. C’est pourquoi son courage dépasse les limites du raisonnable. La mort au combat est noble. C’est le credo des gladiateurs, des chevaliers, des templiers, des samouraïs et des légionnaires. C’est aussi ce que l’on chante dans les rangs des parachutistes.
Du côté français, l’histoire parle de la furia francese tant redoutée par les Italiens du 16ème siècle, et l’héroïsme de la Garde à Waterloo ou de la Légion à Camerone sont dans tous les esprits des soldats. Les combattants ont voulu à Diên Biên Phu relever le défi lancé par leurs aînés et sont entrés eux aussi dans l’Histoire de France. On se bat jour et nuit. La nuit, les explosions, les balles traçantes et les fusées éclairent le champ de bataille comme en plein jour. Les canons tirent tellement qu’ils sont chauffés au rouge. Dans cette bataille, les Français sont dans l’incapacité de se reposer ou d’être relevés. Il y a de nombreux cas de morts d’épuisement.