… merveilleuse omelette à la confiture de ma vie. D’ailleurs l’abbé Hachin présentait un format très éloigné de celui d’un anachorète vivant d’air pur et de sauterelles du désert.
C’est également ce jour-là que ce curé décidément original m’apprit ce qu’était un « lit de curé », celui dans lequel nous allions dormir mon copain Michel et moi. C’était un lit trop large pour une seule personne et trop étroit pour contenir deux corps. Allez comprendre pourquoi... En tous cas ce curé ne pouvait que dormir seul car ce n’était pas uniquement son format qui l’empêchait d’être accompagné de sa bonne comme certains se plaisaient à le dire, c’était le fait qu’il aurait dormi avec un mousquetaire à la trogne rubiconde et aux poils surabondants ! Bigre de bigre ! En tous cas, dans la nuit je me suis retrouvé par terre sur le carrelage au milieu de mon sommeil.
Les autres copains
D’autres garçons faisaient partie de la bande mais la complicité était différente. Certains étaient musiciens et j’avais appris un peu de musique à leur contact. J’eus même un jour la tentation de jouer de la guitare comme Brassens mon héros. D’autres étaient forts en sport et j’aimais faire des haltères avec eux ou de la boxe... A cette époque, et c’est le privilège de la jeunesse, tout était possible. On cherche sa voie et les traits ne sont pas encore dessinés.
J’hésitais entre devenir architecte, prêtre, professeur d’espagnol ou député. Mais déjà la peinture m’attirait. En tous cas la peinture classique. Je collectionnais les cartes postales des musées, en particulier ceux que je visitais à Lille ou à Paris quand nous nous rendions à Noël chez les parents d’Ati, à Vanves.