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…ma chère ! Maintenant les jeunes ne savent plus se tenir... Et ainsi de suite... Après on va partager le repas du dimanche en famille.

Mémé Dumoutier a aussi la manie de m’envoyer chercher des légumes chez Madame Decaluve, l’épicière, avec un billet accroché à mon pull où elle a inscrit ce qu’elle désire. « Tu diras bien que c’est pour Madame Dumoutier ! » Aussitôt dans la rue je m’empresse de retirer ce papier infâmant et demande comme un grand les poireaux ou les carottes. Mais elle n’est pas toujours satisfaite et me renvoie chez l’épicière : « Dis bien que c’est pour Madame Dumoutier mon petit garçon et dis-lui bien que je refuse des poireaux de cette qualité ! Ah mais !» J’y retourne dépité, plein de honte et de colère, mais j’obéis. J’ai toujours haï faire les courses.

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Bray dunes en 1950. Maman attend Marie Paule, mon frère a 16 ans et moi 11.