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…de Guise aperçoit des hommes qui l’attendent, l’épée à la main. Il veut reculer, mais les huit hommes de la chambre lui coupent la retraite. Ils se jettent sur leur victime, la saisissent aux bras et aux jambes, roulent son manteau autour de son épée. Le duc renverse quatre des agresseurs, en blesse un cinquième avec son drageoir. Il entraîne la meute jusqu’au bout de la chambre et revient tomber près du lit du roi en gémissant : « Miserere mei Deus ». Il meurt devant le roi.

Voici la seconde version.

C’est lorsqu’il est dans le couloir entre la chambre et le « cabinet vieux » qu’il est assailli, sans pouvoir tirer son épée car le couloir est étroit, par huit des hommes de la garde person- nelle du roi, dont certains, les « mignons », sont les amants du souverain, comme l’étaient Louis du Gast, Louis de Maugiron et Jacques de Quélus.

Qui sont les mignons ?

« Mignonne allons voir si la rose » ... Ronsard (1524-1585), contemporain du roi Henri III, emploie souvent ce mot dans ses sonnets. Ce terme est à la mode et mignoter, en français, veut dire avoir des attentions délicates, cajoler.

Vivre avec des favoris était la règle des rois de France mais Henri III améliore l’étiquette qui le place au-dessus des autres, en particulier des grands du royaume, et surtout en fait une garde rapprochée qui le sert, le protège, et dont il joue en entre- tenant les jalousies par les faveurs qu’il accorde.

Certains auteurs soutiennent que le monarque raffiné et élégant, n’est devenu homosexuel qu’après son séjour à Venise, au retour de Pologne dont il avait été roi. A Venise à l’époque…