J’arrive enfin tout brinquebalant au deuxième étage... Je sonne. Maman ouvre... le spectacle doit être hallucinant ! Maman, qui s’inquiétait du temps écoulé sans me voir remonter, comprend immédiatement qu’un accident est arrivé. Un coup de grisou a explosé dans la cave ! Je suis noir partout des pieds à la tête et la seule chose visible encore de son fils est le blanc des yeux ! Tout le reste vient directement de l’enfer ! Mais il est vivant ! Alléluia !
D’autant que les restes de maquillage s’étaient solidifiés avec la poussière... La suite est édifiante car je passai plusieurs bains à enlever les kilos de charbon accumulés dans les cheveux, les narines, la bouche, les oreilles et sur la peau.
Je compris ce jour-là pourquoi les mineurs de fond passaient par la douche des houillères avant de rentrer chez eux et qu’ils y consacraient un certain temps, sinon un temps certain. Quant à la cave il y eut un papier officiel installé dans l’entrée de l’immeuble venant du syndic promettant que les livreurs de charbon nettoieraient dorénavant leurs saletés avant de repartir dans leur camion...
Le concours général et Michelle
Au concours général qui se tient un mois avant le bac dans une des salles de classe du lycée Faidherbe, sous surveillance étroite, nous sommes peu nombreux. Tout au plus cinq ou six par discipline. Mais les épreuves sont mixtes. En latin version et thème je me trouve assis avec Jean Claude Denis, pas très loin d’une jeune fille mince aux cheveux longs blond cendré. C’est avant l’heure, le sosie de Françoise Hardy qui ne sera révélée que six ans plus tard. Je suis conquis immédiatement et totalement sous le charme. Impossible de lui parler, je me sens incapable de l’approcher. Elle est trop jolie. De surcroît…