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…trop, répond-elle. Sa voix est aussi douce et limpide que son regard. Je suis de plus en plus sous le charme. Fort heureusement elle parle beaucoup et sa voix mélodieuse me berce. Quand elle me regarde dans les yeux je fonds. Bref je suis paralysé.

L’histoire durera plus d’un an et nous n’irons jamais plus loin que de chastes baisers sur la joue. Brassens, dans une de ses chansons parle de biche séduite par un sanglier. Michelle rencontrera un butor surnommé le bestiau : Jean B... qui l’emmènera dans son antre et elle deviendra sa maîtresse. Il s’en glorifiera sans scrupules auprès de tous. En revanche sa meilleure amie Françoise, bien plus tard, aussi brune qu’elle était blonde, entreprenante et délurée, m’apprendra tout sur la féminité, mais ceci est une autre histoire que je conterai en son temps.

Les baccalauréats de 1956 et 1957

Le baccalauréat se déroulait en deux parties. A la fin de la classe de première on passait les épreuves consacrées aux connaissances accumulées au lycée, et à la fin de la terminale, les examens portaient sur la philosophie et les matières scien- tifiques nouvelles. Chaque fois il y avait deux jours successifs d’écrit et si les notes n’étaient pas suffisantes, un oral de rattra- page en septembre était possible. Compte tenu de mes résultats « mirobolants » en mathématiques en seconde C et devant l’expérience en Math-élem de mon frère qui m’avait montré les signes kabbalistiques de son cours de maths, j’avais décidé d’obvier vers la première B qui était à vocation littéraire.

Au cours de l’année, peu avant le bac, mes notes étaient assez confortables, j’avais même obtenu les félicitations du conseil de discipline. Je devais être premier en français, en anglais, en espagnol : en tous cas dans deux matières…