…pension royale de 4000 livres lui est accordée. Les portraits qu’il présente au salon connaissent un succès considérable (Jean-Jacques Rousseau (1712 - 1778) en 1753, la marquise de Pompadour en 1755. Me voici plongé à Versailles et dans le monde de la Cour près du séduisant roi Louis XV, de la Pompadour au regard interrogateur et de tous ces courtisans présentant leurs meilleurs atours dans une pose naturelle et élé- gante. Voici le siècle des Lumières et Quentin de La Tour sera rendu célèbre par le saisissant portrait de Voltaire au regard malicieux. Là commence mon admiration pour le pastel pou- dré auquel je m’essaierai plus tard sans grand succès car la technique fragile et délicate nécessite un regard acéré et une main parfaite. Pour l’effet poudré et les grandes surfaces je me suis toujours senti plus à l’aise avec l’huile, les pigments purs et le sable. Mais quelles merveilles que les portraits de Quentin de La Tour. Jamais aucune photo ne rendra aussi bien la sensibilité d’une moue ou l’ironie d’un sourire avantageux et méprisant car le sfumato permet toutes les nuances de l’illusion du moment et de sa fugacité. Autant le papier des photos reste une barrière autant la surface caressée par les doigts crée la fusion de la matière et des pigments pour rendre le dessin impalpable et à jamais vivant.
Le roi Louis XV par Quentin de La Tour