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Le destin de la garnison en captivité

Tous les prisonniers (y compris les blessés « légers », selon les critères établis par le Vietminh) vont marcher à travers jungle et montagnes sur une distance de 700 km, pour rejoindre les camps, situés aux confins de la frontière chinoise. Sur les 11 721 soldats de l’Union française, valides ou blessés, capturés par le Vietminh à la chute du camp, 3 300 environ furent libérés par la suite et plus de 8 400 sont morts en captivité, soit 72% des prisonniers et il y a eu près de quatre fois plus de morts dans le camp qu’au cours de la bataille (au total cette bataille aura coûté la vie à au moins 10700 soldats français).

Tout s’est passé ensuite comme si les vainqueurs avaient voulu se venger sans respecter les lois élémentaires et internationales de Genève. Les marches de la mort des rescapés de la Shoah que j’ai pu interroger plus tard ont hélas initié ce type de tortures pratiquées par les nazis. Après la marche forcée de 700 km où les malades étaient abandonnés par le Viet Minh au bord du chemin dans la jungle, un autre calvaire attendait les prisonniers. Ils étaient internés dans des camps dans des conditions effroyables.

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