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…utiles et achète pour mon frère et moi deux vestes dites « canadiennes », c'est-à-dire assez tubulaires et droites, avec un empiècement horizontal derrière et sans fente. On a raccourci les manches mais elles sont bien trop grandes pour nous car « il faut qu'on puisse les mettre longtemps ». Je crois qu'aujourd'hui encore nous flotterions dedans.

Toutes deux sont en laine et fabriquées dans un tissu au motif pied de poule (encore ! A la communion cela n’avait pas suffi ! Ne me parlez plus jamais de pied de poule, je le hais définitivement !) Ma veste tire vers le bleu et celle de mon frère donne plutôt dans le vert. Quoiqu’il en soit, elles sont toutes deux tellement vastes que parfois je me trompe sans m’en rendre compte quand je dois « m’habiller en dimanche » pour aller à la messe de 11 heures à Saint Maurice.

Chaussures de montagne et lacets rouges

Mais la logique a ses exigences. Voulant être cohérent avec la terminologie canadienne, car j’ai lu que le Canada est un pays froid, je mets des chaussures de chasseur alpin, de grosses chaussettes avec mon pantalon golf et des lacets de couleur jaune vif ou rouge sang pour agrémenter ma tenue. Ainsi quel que soit le temps et la couleur du ciel je suis équipé pour le grand nord ou paré pour l’ascension des Drus par la face la plus périlleuse ! Jamais, je crois, les rue de Lille n’ont vu pareil équipage en été. Même Maman trouve pour une fois que j’exa- gère un peu, mais mon raisonnement irréfragable arrive à la convaincre et elle me laisse partir tel un premier de cordée dans la cité sans montagne.

Un beau dimanche de juillet nous allons rendre visite aux cousins partis en vacances à la Panne, station balnéaire à la mode sur la côte belge. Je pense que ma tenue se doit d’être adaptée aux vacances et la montagne est une destination…