…comme une autre ! Je ne vous décris pas les remarques et les airs de commisération hypocrite de mes cousines en me voyant affublé de chaussures de montagne et de chaussettes en laine épaisses pour nous promener sur la plage ! Je crois même qu’elles se sont éclipsées un moment pour hurler de rire !
Le dandysme
Mais toute cette exagération est due à mes lectures. Il faut être original, ai-je lu dans un ouvrage consacré aux dandys. Soyez distingué par la bienséance et l’originalité parfaite de votre tenue. Baudelaire n’a-t-il pas teint ses cheveux en vert ? “Lancez la mode quelle qu’elle soit mais osez ! Soyez celui qui ne craint rien un jour, le lendemain on vous copiera ! ”
J’ai déjà réussi en hiver à inverser la logique et les habitudes en mettant mon pull de laine sous ma chemise et la cravate. Je suis à l’aise dans la cour de récréation dehors par grand froid en chemise blanche. Le lendemain trois copains font de même. Le surlendemain la moitié de la classe se pavane en inquiétant tous les professeurs qui craignent angines et grippes ! Mais je suis un héros !
Pourtant, malgré mes espérances, je suis loin certainement de Brummel qui un soir a déchiré sa cravate. Devant l’étonne- ment de son admirateur, il lui précise “Monsieur, vous m’avez dit que ma cravate était belle, c’est donc que vous l’avez remarquée ... Je ne peux que la faire disparaître ! »
Cette obsession de dandysme me quitte plus tard et surtout quand arrivé à Paris, je peux m’inspirer à Sciences Po des tenues des élèves qui suivent les canons imposés. Faisant partie de rallyes…