Le cimetière jouxtait l’église. La tombe des Loncle, le nom de jeune fille de ma grand-mère, trônait au centre. Elle était en granit et les noms étaient effacés. Nous plaçons un bouquet, prions et repartons non sans avoir nettoyé un peu les abords. Le retour était plus sympathique car nous descendions plus que nous ne montions et nous étions à la maison en général vers trois ou quatre heures de l’après-midi, avant la nuit, quelle que soit la saison. Le lendemain, ma grand-mère, fidèle à son habitude se levait vers cinq heures. Jusqu’à ses 95 ans passés, car elle est décédée à Noël en 1977 à 102 ans, elle a continué à honorer chaque mois la tombe de ses parents.
Le jardin du bord de l’Oise
Le lendemain de cette promenade au cimetière de Tupigny, après les devoirs de vacances, je quittais la petite maison de ma grand-mère, traversais le jardin public, puis la rue Camille Dumoulin et allais vers le bord de l’Oise où se trouvait le site le plus agréable des vacances : le jardin. Muni de la clé, j’ouvrais le gros cadenas qui fermait la lourde porte grillagée en métal qui donnait accès à ce monde romantique, mystérieux et amical.