Le régime, extrêmement centralisateur et bureaucratique malgré la structure formellement fédérale, est incapable d’apporter une réponse aux problèmes économiques car les enjeux sont ailleurs. D’abord le pays poursuit une épuisante et coûteuse course aux armements pendant la guerre froide qui l’oppose aux États-Unis. Ensuite le gouvernement veut tout contrôler et ne fait pas confiance à la population. Il ne lui laisse pas les libertés civiques fondamentales d’association, d’adhésion syndicale, d’autogestion, de circulation, de lieu de résidence, de recherche, de création et d’expression. La population ne peut qu’obéir aux injonctions venues d’en haut. La sanction est simple : l’internement au goulag qui est un camp de concentration et de rééducation en Sibérie, et d’où l’on revient rarement. Toute personne n’entrant pas dans le moule est « dissidente ». La population déresponsabilisée est indifférente au régime et à ses buts ou vit dans la crainte.
Enfin, l’économie étant dominée par l’industrie lourde et le complexe militaire, est incapable de satisfaire les besoins de la population qui survit en développant une économie informelle et parallèle hors de la tutelle de l’État et de ses structures. Rapidement, des réseaux oligarchiques et mafieux cachés et souterrains se sont constituée.
Par exemple, l’agriculture n’étant pas bonne lors du plénum du Comité central de 1954, le gouvernement soviétique lance le programme « Terres vierges et inoccupées » afin d’accroître rapidement la superficie de terres ensemencées en Sibérie occidentale et au Kazakhstan. Mais elle sera considérée comme un échec dès 1958.