Cette maison blanche me fait alors l’effet d’un palais luxueux de Washington, comparable à ceux que je contemple dans les photos que le centre culturel américain me donne généreusement…
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…avoir des idées folles...). Elle me fait entrer à gauche et se place à droite puis referme le battant de la porte sur nous. Dans la pénombre elle relève sa robe et baisse sa culotte. Sans dire un mot elle me montre sa petite fente, étonnante de simplicité. Puis elle me fait comprendre que c’est à mon tour de lui mon- trer mon mystère. Je m’exécute sans grande conviction et avec beaucoup de gêne. Puis c’est fini. Je sors rouge de confusion de cette épreuve, heureux et soulagé que nous n’ayons pas été découverts par un surveillant.
C’est la seule et unique fois que Greta ou Ursula abusera de moi ! Je le dis en souriant. Mais est-ce en souvenir de cette découverte que, depuis j’ai toujours trouvé les monts de Vénus des femmes que j’ai rencontrées, tellement attirants et magnifiques, surtout quand ils sont glabres ?
Quand, au retour de vacances, Maman me demande : « Alors tu as une petite amie ? », je lui réponds oui mais ne révèle pas mon secret que je garde pour moi.
Honte ou pudeur ? Allez savoir...
J’ai 6 ans
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Le voyant
“Arthur Rimbaud montre parfaitement le chemin de ce type d’existence fracassée. Avant le viol collectif à la caserne de la rue de Babylone que décrit si bien le poème Le cœur supplicié, qui accompagne la fameuse lettre de mai 1871 à son professeur Monsieur Isambart, Arthur Rimbaud écrit certes, mais il n’est pas encore un Voyant ! Après les Illuminations, à la suite des coups de feu de Verlaine à Bruxelles, il n’est plus LE poète. Après de multiples voyages, il est devenu trafiquant d’armes dans le Harrar. Cela montre bien que ce n’est pas pour autant que cette survie manque d’intérêt. On n’existe pas de la même façon, on est différent, le vrai « soi » s'en va. On attend. On fait autre chose...”.
Gabriel Benichou
L’arbre d’aimer, Gabriel Benichou
Série « rescapés de la Shoah », huile et sables sur toile 120 x 90 cm